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Comment les groupes locaux accompagnent-ils la transition sur les territoires ?

Le zéro déchet par LuluZed

©Luluzed

Impulsé par quelques bénévoles du groupe local des Colibris de Nîmes, l'association LuluZed sensibilise à la diminution des déchets. Groupement d’achat, ateliers mensuels, vie locale... les Lulu sont bien actives !

LuluZed késako !?

Fanny et Laurence, fondatrices de l'association, ont voulu faire un clin d’œil à leurs grands mères qui se prénomment toutes les deux Lucienne. Ces "Lulus" de l’époque ne gaspillaient rien, réutilisaient le moindre petit bout de papier ou de tissus, reprisaient les chaussettes, cuisinaient des conserves…

L’idée est de s’inspirer de ce que faisaient leurs grands-mères, sans qu’il ne soit question d’un "retour en arrière", mais plutôt d’un retour à la normale… presque Zéro déchet. Et voilà pour le Zed !

Petite association devenue grande

LuluZed, c’est un groupe de personnes qui se retrouve pour voir comment réduire les déchets chez eux, s'échanger des astuces, partager de bonnes pratiques, en toute convivialité.

"Au démarrage c’était un petit groupe, qui faisait des petites réunions et des petits ateliers pour faire des sacs à vrac ou des sacs sans couture avec des tee-shirts recyclés… Puis l’association a été créée en novembre 2016 pour gagner en autonomie et en champs d'action, en continuant les ateliers mensuels et surtout en lançant une épicerie de produits locaux en vrac", nous explique Fanny. Puis pour limiter le stock et alléger la gestion, l’épicerie s’est transformée en groupement d’achat. L’association ne s’arrête pas là…


©Luluzed

L’importance de la sensibilisation

LuluZed compte de nombreux groupes de travail pour faire de la sensibilisation. En ce sens, une mallette pédagogique à l’attention des enfants de 6 à 10 ans a été élaborée, avec des fiches d’atelier, des jeux, pour permettre aux instituteurs, animateurs ou associations de sensibiliser les plus jeunes au zéro déchet.

Auprès des commerçants aussi, l’association propose des outils de sensibilisation autant pour eux que pour les clients, pour aller vers le vrac et proposer des emballages réutilisables. En cours d’élaboration également, un questionnaire à l’attention des restaurateurs qui font de la vente à emporter, pour vérifier ce qui est envisageable avec eux pour réduire les emballages jetables. 

L’association répond aussi à des appels d’entreprises nîmoises pour faire évoluer leur pratique en matière de déchets.    

Le groupe, un moteur sans culpabilisation

 LuluZed impulse aussi les défis Famille Zéro déchet depuis 4 ans, soutenu par le Sitom Sud Gard et Nîmes Métropole. Elle propose chaque année un accompagnement de 8 mois pour une quarantaine de famille, qui sont aussi suivies par des familles référentes, qui ont elles-mêmes fait le défi les années précédentes.

"Notre philosophie c’est de ne pas mettre de pression, on veut que les gens se disent "je fais ce que je peux , je vais à mon rythme", et le reste vient après. Pas de culpabilisation, chaque chose en son temps. On a gardé ce truc de Colibris de "faire sa part" et faire des liens : seul chez soi on ne met pas une intention en action, l’effet de groupe permet d’enclencher des choses, des mises en pratique. En groupe ça motive plus. Ça fait déculpabiliser aussi de partager ses écarts !", nous confie Fanny.


©Luluzed

La dimension locale au cœur du projet

Pour les Lulus, promouvoir un mode de vie zéro déchet n’a de sens que s’il se co-construit en prenant compte de la vie locale.

"Nous sommes en lien avec la Ressourcerie Réa-Nîmes pour co-créer des ateliers ou répondre à des besoins de récup ; nous faisons nos "cafés astuces" au Café d’Anaïs, n’ayant pas de locaux fixes, ça permet d’avoir un lieu et de donner plus de visibilité à ce café associatif. Ce sont des échanges de bons procédés", raconte  Fanny. "Le lien existe aussi avec le collectif Nîmes en Transition qui réunit bon nombre d’associations et de collectifs nîmois. Dernièrement nous nous sommes engagés dans le suivi du Pacte pour la Transition à leur côté sur les propositions autour des déchets."

L'échelle locale s’impose lorsque que l’on s’intéresse au devenir de nos déchets, d’autant que chaque commune appliquent ses propres consignes de tri.

D’autres projets sont en cours pour améliorer la vie locale : "on voudrait mettre en place un groupe de travail autour du compost et créer un réseau pour répondre au fait que les collectivités locales ne se mobilisent pas là-dessus. Nous cherchons comment une personne ou un collectif qui a un jardin pourrait récupérer des déchets ménagers. Nous réfléchissons aussi à mettre en place une caisse d’emprunt de vaisselle pour éviter le jetable lors des événements familiaux ou associatifs."


©Luluzed

Tenir la cadence sans salariés

L’association aujourd’hui ne compte que des bénévoles. Les Lulus savent bien que l’association pourrait avoir un meilleur déploiement avec des salariés, mais cela demande trop de gestion à envisager pour l’instant. C’est surtout une personne qui gère, même si le bureau s’est étoffé et compte six personnes maintenant, et une quinzaine de membres actifs. "On ne souffre pas du manque de bénévoles. On fait en sorte de garder beaucoup de convivialité entre nous… C’est une clé ! Après, on manque d’hommes quand même... Pas beaucoup de garçons s’intéressent au zéro déchet !” À bon entendeur !


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