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Notre vision : L'éthique du Colibri

L’Éthique du Colibri résulte d’un démarche collective, et fait suite à une consultation menée auprès de tous les membres du Cercle d'Orientation (équivalent de notre Assemblée Générale) en mai 2018.

Ensemble, nous dessinons une société où la nature et l'humain, interdépendants et créatifs, sont au cœur de chacune de nos décisions.
Ensemble, nous bâtissons, apprenons, partageons, inventons, célébrons une autre façon de vivre, incarnant la transition sociétale.
Être un colibri aujourd'hui c'est choisir d'être dans le respect du vivant, en toute conscience et en toute liberté.
Être un colibri c'est agir en conséquence, confiants que nous construisons un nouveau vivre-ensemble.

1. Il est indispensable de changer de paradigme de société

Notre modèle de société actuel conduit l’humanité vers l’abîme.
Il est urgent de changer les paradigmes qui le sous-tendent afin de le réinventer :

  • Prendre conscience de la finitude de notre planète et accepter l'impossibilité physique d'une croissance infinie,
  • Aspirer à l’épanouissement individuel plutôt que subir un matérialisme forcené,
  • Privilégier l'enrichissement mutuel du féminin et du masculin à la prédominance des valeurs masculines,
  • Préférer la coopération et l'entraide aux rapports de domination et d'obéissance.

Autant de voies dans lesquelles chaque colibri s'engage dans le respect du bien commun, de la nature et des êtres humains.

2. La société c’est moi et je suis la société. C’est mon changement qui détermine le changement du monde.

Le changement intérieur est un préalable au changement sociétal auquel nous aspirons : la violence de notre société est d'abord le reflet de notre propre violence intérieure. La vraie (R)évolution est celle qui nous amène à nous transformer individuellement pour transformer le monde et ainsi incarner au quotidien une relation harmonieuse à soi, aux autres et à la nature.

3. Nous sommes toutes et tous liés et interdépendants

Nous sommes partie intégrante d’un écosystème vivant. Nous ne sommes séparés de rien. Détruire la nature ou nuire à des êtres humains, même à l’autre bout de la planète, revient à nous détruire nous-mêmes.
De la même façon, les enjeux écologiques, sociaux, politiques sont étroitement liés et devraient être appréhendés comme un tout.
Pour notre bien et celui des générations futures, notre vision et nos actions se doivent d'être globales et concerner ainsi tous les plans de l’être et de la société.

4. Le respect de la diversité est l'un des fondements de notre liberté

Nous sommes toutes et tous liés par un destin commun. Pour autant, chaque personne, chaque culture, chaque territoire doit pouvoir s’exprimer et s’épanouir dans sa diversité. L’autonomie qui en découle est l’une des conditions essentielles permettant à tout être humain, collectif ou territoire de faire ses choix par et pour lui-même. Ainsi chacun préserve sa souveraineté, son intégrité et sa liberté.

5. L’éducation est déterminante de notre rapport à nous-mêmes, aux autres et à la nature

Bien des modèles éducatifs se basent sur l’éducation à l'obéissance, la violence éducative ordinaire, la différence de valeur accordée à un enfant par rapport à un adulte, à une femme par rapport à un homme, et sur un système d’instruction destiné à conformer chaque enfant à un système de performance, de compétition et de domination. C'est là une des sources majeures des difficultés de nos sociétés.
L’enfance est le moment où se forment les perceptions du monde, où se construisent la relation aux autres et à la société, la confiance, l’estime de soi et la capacité d’empathie.
L’éducation a pour vocation d’accompagner les enfants à devenir des êtres libres, épanouis et responsables, de les inciter à participer à la nécessaire mutation de la société et à y trouver leur juste place, fidèle à leurs aspirations et à leurs talents ; à respecter la terre qui leur donne la vie ; à connaître la nature dont ils sont issus ; à coopérer avec leurs semblables.
Elle n’est pas l’apanage de l’école, ni des systèmes éducatifs, mais la responsabilité de l’ensemble de la société.

6. L’avenir est dans le génie de la simplicité, le pouvoir de la créativité et l’élégance de la sobriété

Les contraintes d’un monde limité en ressources naturelles et le devoir d’équité envers les autres êtres humains, nous contraignent aujourd'hui à une plus grande efficience tout en nous offrant deux opportunités extraordinaires :

  • exercer notre créativité dans un champ nouveau consistant à trouver la façon la plus saine et la plus simple de résoudre nos problèmes, de subvenir à nos besoins, de faire fonctionner nos sociétés.
  • nous épanouir dans un nouvel art de vivre où le bonheur d’être supplante la capacité d’avoir : « la sobriété heureuse ».

7. La juste mesure est source de vertu et d'harmonie

Dans la nature, un organisme ne croît pas indéfiniment. Il s'adapte aux contraintes extérieures pour atteindre sa taille idéale : ni trop grand, ni trop petit, capable de subvenir à ses besoins et d’assurer sa pérennité. Chercher en toute structure une taille optimale est non seulement un gage d’efficacité mais également d’altruisme et de sagesse. Cela favorise une gouvernance harmonieuse et responsable, des relations humaines authentiques, de la souplesse dans l’action et une empreinte écologique minimale.

8. La coopération est une condition incontournable du changement

La complexité extrême de nos sociétés et l’enchevêtrement de nos destins nous obligent, plus que jamais, à nous réunir et à coopérer pour résoudre les crises que nous traversons. Aucun être humain, aucune classe sociale, aucune culture, aucun peuple ne peut prétendre connaître, seul, les solutions, ni se désolidariser de ces enjeux planétaires.
À l'endroit de la coopération, l'exemplarité de la nature est déjà source d'inspiration. L’intelligence collective, mêlée d’altruisme, d’humilité, de générosité, pourrait faire de nos diversités et de nos différences une formidable force créative et transformatrice. Nous avons besoin les uns des autres pour changer.

9. L’échelle locale est un lieu d’action nécessaire pour amorcer la transformation

La capacité d'agir des êtres humains se situe dans des territoires de vie que sont les villes, les villages, les quartiers, les hameaux... C'est parce que les effets de la transition citoyenne y sont directement visibles, que ce sont les lieux privilégiés d’une véritable transformation sociétale, fondée sur l’initiative, l'autonomie et la coopération.

10. La joie est notre bien suprême

Notre société de consommation cultive notre insatisfaction et nous promet le plaisir sans nous procurer de joie pérenne.
L’argent s’est immiscé au cœur de notre vie et au centre de nos préoccupations. Il nous entraîne bien souvent dans une spirale productiviste qui nous éloigne de nos aspirations profondes.
Le temps est venu de nous réaliser au quotidien dans des actions porteuses de sens, nourrissant notre faculté d'émerveillement et accompagnant notre recherche d'une joie profonde.
Il nous revient de mener à bien cette transformation intérieure qui, seule, peut nous conduire à aimer et prendre soin du monde.


Un peu d'histoire

Le Mouvement Colibris tire son nom d’une légende amérindienne, racontée par Pierre Rabhi, son fondateur :

Un jour, dit la légende, il y eut un immense incendie de forêt. Tous les animaux terrifiés, atterrés, observaient impuissants le désastre. Seul le petit colibri s’activait, allant chercher quelques gouttes avec son bec pour les jeter sur le feu. Après un moment, le tatou, agacé par cette agitation dérisoire, lui dit : "Colibri ! Tu n’es pas fou ? Ce n’est pas avec ces gouttes d’eau que tu vas éteindre le feu ! "

Et le colibri lui répondit : "Je le sais, mais je fais ma part."


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