Vivre l'écologie intégrale au quotidien
Vivre en oasis ne signifie pas systématiquement vivre isolé et à la bougie ! Chaque écolieu ressemble au collectif qui lui donne vie. En partenariat avec Kaizen Magazine, Colibris et la Coopérative Oasis, Alexandre Sattler donne la parole aux habitants de ces lieux hors du commun. Ils nous racontent la diversité des expériences, de leurs réussites et de leurs difficultés….
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Créé à l’été 2016 avec le soutien du diocèse de Lyon et de la fondation Saint-Irénée, l’éco-hameau de la Bénisson-Dieu situé près de Roanne (Loire) accueille à ce jour 18 personnes sur 2 hectares, dont plusieurs familles. Ces familles participent à la rénovation écologique des bâtiments, pour qu'ils servent ensuite de lieu d'accueil pour personnes en difficulté.
Ce podcast donne la parole à Gaultier et Marianne ; ensemble ils parlent d’écologie intégrale, de la foi chrétienne, mais aussi de vivre ensemble, d’éducation, de cette envie d’être en lien et de partager une direction commune.
Dans ce petit village de 400 âmes, fort bien nommé « La Bénisson-Dieu », à quelques kilomètres de Roanne, Blandine et François Nollé ont à l’initiative, avec une autre famille, d’un projet d’éco-hameau chrétien. Leur idée ? Retrouver un mode de vie sain et vivre concrètement de l’écologie intégrale, notamment inspiré par l'encyclique "Laudato Si" du Pape François :
- un mode de vie plus équilibré et plus écologique,
- une vie conviviale et amicale au quotidien,
- un environnement sain pour les enfants.
"Tout a commencé en 2015 quand Blandine, François, Antoine et Odile ont rédigé la charte de leur projet pour l’envoyer aux évêques de France et construire leur écolieu en lien étroit avec l’Église. C’est finalement Mgr Barbarin, évêque de Lyon, qui leur a proposé des bâtiments que possédait le diocèse à La Bénisson-Dieu. En août 2016, ce sont trois familles, rejointes aujourd’hui par trois célibataires qui ont posé leurs valises dans le village. Ils ont acheté ou louent les maisons, selon leur situation financière, et vont rénover d’autres bâtiments pour en faire des lieux communautaires et d’accueil, notamment une ferme pédagogique pour les jeunes en difficulté. Mais l’accueil fait déjà partie du quotidien à La Bénisson-Dieu puisque cette drôle de communauté reçoit déjà régulièrement des visiteurs, des gens qui veulent voir de plus près cet éco-hameau, par curiosité, pour s’y installer aussi… ou pour trouver l’inspiration avant d’aller fonder un autre hameau ailleurs.
"Chaque famille est autonome financièrement et a sa propre maison mais elles sont suffisamment proches pour permettre de se rendre à pied chez les uns et les autres. Tous sont convaincus de la nécessité d’un retour à un mode de vie plus rural, moins individualiste, et plus respectueux de la nature. La vaisselle se fait au savon de Marseille, les vêtements achetés d’occasion, la nourriture est si possible locale quand elle ne vient pas du potager. Plus largement, c’est aussi le rapport au travail et au lien social qui est repensé. Ici, le repos dominical est sacré et le travail doit servir l’homme et non l’inverse. Et si la famille est évidemment pensée comme la première des communautés, elle n’exclut pas celle, plus large, du village. Ce qu’explique ainsi François : « C’est parce que ma famille passe en premier que je suis ici, parce que je suis convaincu de l’importance de cette vie de hameau, faite d’entraide au quotidien et de vie spirituelle en commun. »
"Les membres de l’éco-hameau se retrouvent donc régulièrement pour le « conseil du village », qui permet de prendre les décisions nécessaires au bon fonctionnement du groupe et de faire le point sur d’éventuels incompréhensions ou conflits. Ils se retrouvent également quotidiennement pour les vêpres qu’ils disent dans l’abbatiale du village. C’est dans ces murs qu’ils voudraient faire résonner le chant grégorien qu’ils apprennent auprès du chantre Damien Poisblaud. À n’en pas douter, la vie spirituelle est bien le ciment de l’éco-hameau et ses membres ne cachent pas leur foi, ce qui ne les empêche pas de s’entendre avec les autres habitants du village, bien au contraire !
"Mais de manière plus concrète, tout a commencé quand, lors de sa première grossesse, Blandine a été atteinte d’un kyste à la gorge. Avec son mari, ils ont couru de spécialiste en spécialiste mais aucun n’était capable de déterminer la cause du mal. Blandine et François se sont tournés, en désespoir de cause, vers des médecines dites alternatives, grâce auxquelles ils ont découvert la cause de la pathologie. C’est alors un monde qui s’est ouvert à eux, celui d’une conception moins technique du corps et, de fil en aiguille, ils ont découvert des voies alternatives dans bien d’autres domaines que celui de la médecine. « Le paradigme moderne repose sur l’idée que la nature est mal faite et qu’il faut la perfectionner, la dominer. Nous pensons au contraire que nous ne pouvons rien faire de mieux qu’imiter la nature. L’organisme humain n’est pas une machine défaillante ! Bien sûr, une ferme en permaculture n’existe pas à l’état sauvage. Mais l’intelligence humaine doit permettre à la nature d’exprimer toutes ses puissances. Notre regard doit être d’abord contemplatif. Et pour revenir à l’exemple de la permaculture, l’homme ne cherche par là qu’à favoriser la biodiversité incroyable dont est capable la nature », commente encore François."
Extraits issu de l'article de l'Homme nouveau "Reportage : À La Bénisson-Dieu, la tentative d’un éco-hameau"
La Voix des Oasis : 35 podcasts pour entendre les oasis de l’intérieur
Depuis des années, des centaines de lieux développent des solutions efficaces pour habiter joyeusement cette planète tout en préservant les écosystèmes. En ville ou à la campagne, tous ont en commun de remettre le collectif, l’autonomie, la sobriété et la solidarité territoriale au centre de leurs vies. En partenariat avec Kaizen Magazine, Colibris et la Coopérative Oasis, Alexandre Sattler est allée à leur rencontre pour les interroger.
Vivre en oasis ne signifie pas systématiquement vivre isolé et à la bougie ! Chaque écolieu ressemble au collectif qui lui donne vie. Il existe autant d’architectures humaines et habitées que de lieux ! Comment s’organise l’écovillage ? Comment est réparti le travail commun ? Comment prend-on les décisions ? Qu’en est-il des questions financières : achat de terrain, des maisons, des matériaux, des outils… ? Autant de questions auxquelles chaque lieu répond à sa façon.
La parole est donc donnée à tous ceux qui ont fait le choix du collectif et de la sobriété. Cette série de 35 podcasts tente de dessiner un aperçu de la diversité des expériences, de leurs réussites et de leurs difficultés. Et peut-être, de donner à certains l’envie de se lancer…
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