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Ils construisaient leurs maisons tous ensemble puis les tiraient au sort : l'histoire des Castors


Cet article a initialement été publié le 5 janvier 2020 sur 18h39.fr qui a accepté un relai gracieux sur Colibris le Mag

© Association culturelle des Castors de Pessac

Après la seconde guerre mondiale, le manque de logements était criant. Des particuliers se sont alors regroupés pour construire ensemble leurs maisons. Voici ce qu'il reste de leur travail.

Construire soi-même sa maison, quand on n'est pas du métier, cela peut sembler mission impossible. Et pourtant, c'est ce qu'ont fait des milliers de Français dans les années 1950, avec le Mouvement des Castors. Des agriculteurs, des cheminots, des ouvriers… sont devenus des autoconstructeurs. 

Ils sont même allés encore plus loin : plutôt que se concentrer sur leur maison individuelle, ils se sont regroupés pour construire ensemble des quartiers entiers. “Les gens qui travaillaient sur les maisons ne savaient pas si c'était la leur ou celle du voisin, une fois qu'elles étaient terminées, elles étaient tirées au sort”, explique Eric Tortereau, co-président de l'association des autoconstructeurs Castors Rhône-Alpes

Cet élan de solidarité est apparu dans un contexte bien particulier. “Quand on en parlait avec nos parents, ils nous disaient que ce n'était pas si extraordinaire que ça, que c'était l'après-guerre et ainsi de suite, raconte Francis Fondeville, 70 ans, lui aussi fils de Castor, aujourd'hui secrétaire d'un fonds d'archives sur le mouvement. C'est surtout notre génération à nous qui met en avant cet héritage.” 

© Association culturelle des Castors de Pessac

Alors, à quoi a ressemblé cette aventure, peu connue du grand public et relativement peu étudiée par les historiens ? Et surtout, qu'en reste-t-il aujourd'hui, alors que la plupart des premiers témoins ont disparu ? 

Des pavillons tout confort

Lors de la seconde guerre mondiale, 452 000 immeubles ont été totalement détruits, 1 436 000 ont été endommagés, soit le cinquième du patrimoine existant rappelle Michel Messu, dans son livre L'Esprit Castor (Presses Universitaires de Rennes, 2007). “C'était d'un véritable “plan d'urgence” dont avait besoin la nation. Il se fera attendre”, écrit le sociologue. Alors que l'État tardait à reconstruire, les Castors ont apporté leur propre réponse à cette crise du logement, en appliquant partout un même adage : “l'union fait la force”. 

Cette vidéo retrace les grandes lignes de cette histoire :


Si en 1950 est fondée l'Union Nationale des Castors, chaque expérience a été différente et chaque association locale a sa propre légende. À Pessac, en Gironde, l'impulsion a été donnée par un prêtre ouvrier, Etienne Damoran, militant syndicaliste et catholique. 150 couples se sont regroupés autour de lui pour “construire la cité de leurs rêves” et devenir propriétaires, raconte aujourd'hui Martine Bourgelas, 72 ans, présidente du Fonds Roger Blanc et de l'association culturelle des Castors de Pessac. En 1950, elle a donc emménagé avec ses parents dans la toute première Cité Castor. 

C'étaient de petites maisons de 100 m2, avec une chaudière à charbon et le chauffage central, une salle de douche, un bac à laver pour le linge, des wc à l'intérieur, le tout-à-l'égout, une cuisine avec évier, de grandes fenêtres, la possibilité d'aménager une troisième chambre, un jardin avec des arbres fruitiers”, énumère-t-elle. 

Pendant le chantier, en 1950. © Association culturelle des Castors de Pessac

Un petit paradis, pour l'enfant qu'elle était alors : “Comme les familles étaient assez nombreuses, ça grouillait d'enfants. Ils étaient surveillés par tous les voisins. On était entourés de forêts, c'était la liberté totale.

Des heures de travail en commun 

Comment ce niveau de confort, bien supérieur aux standards de l'époque, a-t-il été possible ? Les autoconstructeurs avaient tous un métier par ailleurs, ils étaient intégrés socialement. Mais ils n'avaient pas les moyens de financer les matériaux et les terrains eux-mêmes. 

© Association culturelle des Castors de Pessac



Lire la suite et fin de l'article sur 18h39




Pour aller plus loin 

  •  18h39
  • L'esprit Castor, mythe et réalité, article de Caroline Bougourd sur le site Strabic  
  • L'Esprit Castor, Michel Messu paru aux Presses Universitaires de Rennes, sur le cas de la cité de Paimpol

Commentaires

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et oui les castors, j'ai grandi à sens , beaucoup chez mes grand parents qui habitaient non loin des castors comme on disait; et c'est tut naturellement que j'ai adhéré à cette asso quand j'ai retapé une maison dans les années 90
aujourd'hui, je participe à une asso, le jardin de Bidouille, de dire que celà vient de là....
https://lejardindebidouille273744145.wordpress.com/