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La ferme de la Goursaline, un chemin de foi écologique


Nous sommes Alexis, Kamil et Kevin et ensemble nous réalisons le Permacooltour : en chemin vers l’autonomie et la résilience. Pendant une année, nous prenons nos vélos pour faire le tour de la France et de la Belgique des éco-lieux et de la permaculture

Soyons heureux et vive l’aventur'euh ! 





La Ferme de la Goursaline se situe à Bussière-Galant, en Haute-Vienne. Elle est gérée depuis un an par un couple suisse : Olivia & David Weber. Olivia était dans le marketing de cosmétique de luxe, David était banquier (un vrai Suisse). Tous deux ont eu un déclic le film "Demain". Maintenant ils souhaitent lier l'écologie et leur foi évangélique en proposant des accueils, des formations, des stages et inspirer d'autres à une transition écologique et spirituelle... Ils nous racontent leur histoire.



Olivia : Olivia Weber, 33 ans. Je viens de Suisse (Romande) au bord du lac Léman. J’ai étudié à l’école Hôtelière de Lausanne. J’ai travaillé dans le marketing, puis dans l’hôtellerie et j'ai effectué un petit passage en Haïti avec David.


David : Moi c’est David, 34 ans, je suis d’origine Haïtienne et Suisse. J’ai commencé à travailler très tôt vers l’âge de 15-16ans, puis j’ai travaillé 15 ans dans la banque. Quand j’ai rencontré Olivia, j’ai fait une bonne grosse dépression, mais pas à cause d’elle ! Ça fait une année maintenant qu’on est ici....

O. : On est tombés malade tous les deux en fait. Je crois que c’était la preuve que nos vies d’avant n’étaient pas si belles. Même si c’était plus simple sur certains points, plus confortable et routinier, c'était beaucoup moins exaltant, et un peu triste parfois.

D. : Nos vies manquaient de cohérence. À vrai dire, je crois que c’est ça qui manquait le plus. Matériellement, c’était beaucoup plus confortable. C’était un peu la vie traditionnelle consumériste. On était arrivés à un point où ça n'était plus possible de continuer, il fallait qu’on change.


- Le changement que vous avez effectué a étéplutôt brutal . Quel a été le déclic ?

D. : D’un point de vue personnel, je pense qu'il y a eu plein de déclics, et à plusieurs niveaux. Le premier, ça a été un rejet de ce que je faisais déjà dans mon travail. Et puis après, il y a eu la rencontre avec Olivia, le fait qu’elle ait eu envie de me suivre dans mes envies de commencer la permaculture. Comprendre qu’on pouvait cheminer et construire quelque chose ensemble nous a conduit à nous marier.

On peut dire que nous nous sommes convertis ensemble à l'écologie. Ensuite, j’ai vécu une conversion spirituelle assez forte, qui m’a plus encore conforté dans mon engagement écologique. 
Tout à coup, plein de choses ont pris sens pour moi. J'ai redécouvert la Bible. Dès les premiers chapitres, il est question de prendre soin de la nature, de biodiversité. Il est question aussi d’être entouré de nature, parce que l’Homme a été créé après la nature. Et la nature a été crée pour que l’Homme puisse y vivre, qu’il y soit bien. On a eu envie d’approfondir ces questions profondes et on s’est lancés dans l'aventure de cette ferme. 


- C’est quoi l’idée avec la ferme de la Goursaline ?

O. : L’idée ici, c’est de montrer aux gens qu’on n'est pas malheureux quand on est écolo et que ce n’est pas difficile de vivre de cette façon-là, au contraire ! Cela apporte beaucoup. On s'adresse en particulier aux Chrétiens, pour leur montrer ce qu’il est possible de faire, en accord avec la Bible.

D. : C’est très riche d’enseignement d’observer à quel point la nature est sophistiquée, résiliente et complexe. Cela peut amener beaucoup de choses d’un point de vue personnel. Je pense qu’aujourd’hui l’Église, avec les crises que l’on connait, écologiques notamment, se doit d’intégrer cette question climatique dans son approche du monde. Les Églises ont tout intérêt à entamer une transition écologique au risque de devenir de plus en plus séparées du monde dans lequel elles évoluent. On n'a pas du tout la prétention d’en savoir plus que les autres, je suis ni maraîcher, ni agronome, ou théologien... Mais on a envie d’essayer quand même, et de voir où ce cheminement va nous conduire.

O. : Quel que soit la croyance, la foi ou l'idéologie, ce lieu parle à tous. La majorité des gens qui sont venus ici n’étaient pas chrétiens et pourtant, ils ont ressentis les mêmes choses que nous. On peut appeler un Dieu de différentes façons selon nos croyances, mais finalement, on se retrouve ici dans cette paix et cette beauté.


- Qu’est-ce que les gens recherchent ici finalement ?

D. : Dans cette société « malade », il y a une recherche de quelque chose de plus profond, de plus grand. 
Je trouve assez chouette le fait d’accueillir des gens à la recherche de quelque-chose de transcendant dans une ferme. Ça change de l’Église, on montre quelque chose d’autre.
O. : Partout où tu regardes, c’est vert. Et la beauté de ce lieu, c’est quoi ? C’est ce calme, ces fleurs à chaque saison, qui nous donnent des couleurs différentes, c’est le ciel bleu que tu regardes là-haut, les nuages. C’est les animaux qui se trouvent sur ce terrain, les insectes que tu découvres chaque jour, c’est nos petits moutons qui nous font des papouilles....
D. : Il y a énormément de place laissée à la nature ici.
O. : À la vie sauvage aussi.

D. : De ce spectacle, il y a des choses à apprendre. On s’y sent bien, on s’y est sentis bien depuis le premier jour. Même les gens qui ne sont pas forcément sensibles à la nature ou à l’écologie ressentent quelque-chose de fort quand ils viennent.
O. : Si on arrive, par ce qu’on fait ici, à toucher une personne qui va changer, même un tout petit peu son mode de vie, ou se dire : « tiens, il y a d’autres choses qui sont possibles ! », on aura tout gagné ! Un peu comme le film "Demain" l’a fait pour nous. Ça aura valu la peine, parce qu’une personne peut avoir un impact énorme sur sa famille, sur sa communauté ou son quartier. Il suffit d’une personne, d’une petite action pour changer beaucoup de choses.

- Vous avez un message à faire passer à ceux qui hésitent encore ?

O.: Oui, lancez vous ! N’ayez pas peur, ! Nous, par exemple, n'y connaissions rien. On n'y connait toujours rien en fait. Mais ce n’est pas grave, on apprend et ensemble, on est fort. Ce n’est pas grave si vous avez l’impression de ne rien connaitre. Il faut juste y aller lentement, observer, et toujours demander de l’aide. Demander des conseils aux gens autour de soi, aux experts, à nos aînés. Tenter d'arrêter de se dire qu’on est malheureux dans notre travail, dans ces circonstances, en faisant telles ou telles choses... et agir !


D. : C’est peut être un peu rêveur, mais la première chose à faire, c’est de commencer à apprendre à faire la paix avec tout ce qui génère des colères en nous. Commencer par ça et ensuite regarder le positif. Martin Luther King qui disait : « J’ai opté pour l’amour parce que la haine est un fardeau trop lourd à porter ». J’étais quelqu’un de très en colère avant, et une des raisons qui fait qu’on a sauté ce pas et qu’on en est là où on en est aujourd’hui, est que j’ai décidé à un moment donné de laisser de coté cette colère.

Et puis c’est important de ne pas s’isoler. Je n’ai pas envie d’être coupé du monde ou d’amasser pour moi même. J’ai envie de pouvoir partager avec les autres : des services avec les gens qui nous entourent, des graines, aller tondre des moutons pour aider un éleveur et recevoir de l’aide en retour. Pour moi c’est ça l’autonomie. L’autonomie doit forcément être collective, même si on ne vit pas avec d’autres sur le même terrain.



Crédit : Le Permacooltour
Photos - Rédaction : Kevin Simon


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