De la terre au lien social, la Frérèche revalorise la paysannerie
Pierre et Barthélémy Blanc, les deux co-fondateurs de La Frérèche
" "Frérèche", c’est un nom qui désigne un certain type de communautés, répandues surtout au XIVe et XVe siècle dans le Sud de la France. Ni foyer familial, ni entreprise, elles constituaient un groupe familial élargi à des membres hors famille. L’idée était d’exploiter en commun la terre et de mener une vie communautaire pour assurer la survie de tous. La Frérèche c’est aussi le célèbre duo de capitaines inventé par Robert Merle dans Fortune de France, un de mes livres de chevet…
Semis collaboratif d'engrais pour fertiliser le sol avant d'accueillir les légumes
" C’est donc ce qu’on a voulu créer avec mon frère Barth, qui est charpentier. On avait la trentaine tous les deux et une très forte envie de vivre plus en lien avec la nature. De revenir à un mode de vie plus sobre et autonome aussi. Bien nourrir les gens, construire sa maison intelligemment, retrouver le contact des éléments, créer des synergies entre des publics différents, s’incarner dans un lieu… c’est un peu tout ça en même temps, la raison d’être de notre ferme.
Barthélémy pendant la construction participative du tunnel agricole
" En septembre 2017, un propriétaire a mis 3 ha à notre disposition, gratuitement, jusqu’à ce que Terre de Liens rachète la parcelle. On pourra alors commencer à leur payer un loyer. Situé dans le bocage, dans la région de Nantes, on a vite commencé à aménager ce terrain. Avec l’aide des copains, on a installé une yourte, monté un tunnel de stockage aménagé en espace de vie, construit la bergerie, mis en place des panneaux photovoltaïques pour être complètement autonomes en électricité, et creusé un bassin de récupération des eaux de pluie.
Chantier participatif pour la construction de la yourte
" Notre projet a plein de facettes différentes. Il s’appuie sur notre complémentarité, à Barth et moi : j’ai mon diplôme agricole, lui est charpentier et éducateur spécialisé. On va d’abord avoir une activité agricole de maraîchage bio, via la vente de 50 paniers semaine en ultra local, sur les communes alentours. Mais comme on ne veut pas faire que courir après les légumes, on a imaginé développer d’autres activités. Mais en restant paysans à titre principal, c’est très important pour notre identité.
" On a donc développé l’écopâturage avec des races rustiques de brebis, et bientôt, verront le jour des ateliers de construction de meubles en palettes, de fours solaires, d’éolienne, l’accueil de scolaires et des résidences pour universitaires.
La Frérèche propose aussi une activité d'écopâturage avec des races rustiques de brebis
" Enfin, on tient beaucoup au volet social de la Frérèche. Avant d’être paysan, j’ai travaillé des années pour Médecin du Monde ; mon frère lui était éducateur spécialisé. On ne monte pas cet endroit pour nous replier sur nous-mêmes, au contraire ! On souhaite continuer à contribuer au bien commun en faisant profiter les gens du calme de la nature, des animaux... rien de mieux pour se remettre d’aplomb ! Il faut voir ce qu’on arrivera à proposer en tenant compte des habitants du coin qui sont assez craintifs sur ce volet là.
" Pour financer les investissements agricoles, on a fait un emprunt bancaire et lancé une campagne de crowdfunding. Si tout se passe bien, nous livrerons nos premiers paniers en septembre 2018…"
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Bonjour,
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Cordialement,
Odile
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