Entretien avec Mathilde Imer
La démocratie citoyenne : seule réponse viable à la sortie de crise ?
Mathilde Imer est co-présidente de l’association démocratie ouverte, fondatrice des Gilets Citoyens et membre du comité de gouvernance de la Convention Citoyenne pour le Climat. Elle est l’une des coordinatrice de cette convention et, à ce titre, elle oeuvre depuis 1 an à son aboutissement.
Depuis un an, Colibris le Mag suit assidûment le déroulement de cette expérience de démocratie participative unique : la Convention Citoyenne pour le Climat. Issue du mouvement des Gilets Jaunes, ce projet s’est fait remarquer dans son processus participatif d’une part, mais surtout dans sa volonté de proposer une société qui soit soutenable et juste socialement. À l’heure d’une crise sanitaire sans précédent et à l’aube d’une probable récession économique, quel est le rôle d’une telle enceinte démocratique ? Devient-elle encore plus légitime à faire des propositions et à être écoutée ? À quel point cette expérience peut-elle influencer un plan de sortie de crise, qui prend en compte ces exigences environnementaux et sociaux ? Leurs propositions peuvent-elles nourrir cet "après Covid", au-delà de l’atténuation de la crise climatique pour laquelle ces citoyens ont été mis à contribution ?
Mathilde Imer, co-organisatrice de la Convention, répond à ces questions sans détours et nous livre le portrait d’un processus démocratique innovant et prometteur !
Podcast : l’entretien complet (24 min)
Podcast : l'entretien en 8 questions
– Edouard Marchal : Pouvez-vous nous présenter la Convention Citoyenne pour le Climat et ce que vous avez fait en 8 mois ?
– E.M : La réponse à la crise du COVID 19 par la Convention a été de proposer un plan de sortie de crise. Quel en était l’objectif ? Est-ce que ce plan est la synthèse de votre travail des derniers mois ? Si oui, quelles mesures avez-vous retenues ?
– E.M : Quel sujet doit-on traiter en priorité pour ce plan de reconstruction durable ? Peut-on imaginer un calendrier de mises en place de ces propositions ?
– E.M : La Convention demande que le plan de sortie soit “socialement acceptable” : qu’est-ce que cela signifie et comment pouvez-vous obtenir des garanties à ce niveau ?
– E.M : On accuse parfois cette convention comme étant un leurre démagogique mis en œuvre par le Président de la République. Comment s’assurer que la Convention et les citoyens en général aient une place dans ce plan de relance ? Comment les résultats de la Convention seront utilisés par le gouvernement et respectera-t-il ses engagements de ne pas les dénaturer ?
– E.M : Une des premières mesures de sortie de crise du gouvernement a été de mettre sur la table 7 milliards d’euros pour aider Air France-KLM. Est-il bien raisonnable de relancer le secteur de l’aviation ou de la voiture avec Renault – et pas le train, par exemple –, à l’heure où vous proposez ces 50 mesures pour le climat ? Agissez-vous comme un groupe de pression pour faire passer vos idées auprès du gouvernement ?
– E.M : Le Haut Conseil pour le Climat a également fait toute une série de propositions très ambitieuses au Président de la République et plaide pour conditionner certaines aides économiques de relance à des engagements environnementaux. Travaillez-vous avec cette instance ou d’autres structures qui proposent également des mesures pour une société plus juste et souhaitable en sortie de crise ?
– E.M : À l’automne, que va t-il advenir de cette Convention citoyenne : aura t-elle une place permanente dans le paysage démocratique ? Va t-elle participer à mettre en œuvre “son” plan de reconstruction ?
En savoir +
- Site de la convention pour le climat
- Entretien dans Colibris Le Mag pour le lancement de cette Convention citoyenne
- Convention citoyenne pour le climat : une tentative inédite de démocratie directe
- La contribution de la Convention Citoyenne pour le climat au plan de sortie de crise
- 7 milliards d’euros d’aides pour Air France et 5 milliards pour Renault
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