"J’ai quitté mon travail, mon mec, la ville et j’ai ouvert une savonnerie au Vesseaux Mère, un tiers-lieu ardèchois"
Vivre en oasis ne signifie pas systématiquement vivre isolé et à la bougie ! Chaque écolieu ressemble au collectif qui lui donne vie. En partenariat avec Kaizen Magazine, Colibris et la Coopérative Oasis, Alexandre Sattler donne la parole aux habitants de ces lieux hors du commun. Ils nous racontent la diversité des expériences, de leurs réussites et de leurs difficultés….
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Situé en Ardèche près d’Aubenas, le Vesseaux Mère est un tiers-lieu installé dans l’ancienne maison de retraite de Vesseaux. Il regroupe 6 appartements hébergeant 15 personnes, 9 bureaux, 1 espace de coworking, des ateliers privés et des jardins communs. Les travaux de mise aux normes menés en 2020 pourront permettre au Vesseaux Mère d'ouvrir complètement ses portes au grand public courant 2021...
Dans ce podcast, Aline nous emmène à la découverte de ce lieu lancé en 2016...
Gabrielle est arrivée à Vesseaux, en Ardèche, en 2018. Chargée de production pour un théâtre parisien, elle a suivi une amie d'enfance qui montait un habitat collectif, le Vesseaux Mère. "J’ai changé de vie en quelques semaines, raconte-t-elle. J’ai quitté mon travail, mon mec, la ville et j’ai ouvert une savonnerie. Je suis très heureuse ici."
Du couvent au tiers-lieu
Au cœur de Vesseaux, une commune ardéchoise de près de 2 000 habitants, se trouve à côté de l'Église un magnifique bâtiment en pierre de cinq étages, ancien couvent construit au XIe siècle. Converti en maison de retraite finalement fermée pour des questions de mise aux normes, il a été racheté en indivision en 2016 par quatre personnes souhaitant habiter ensemble.
Pendant des années, le bâtiment a été progressivement rénové grâce à des dons privés et à des subventions publiques.
Des besoins ont progressivement émergé, qui ont suscité de nouvelles activités. Des ateliers ont été ouverts dans le couloir du rez-de-chaussée pour divers métiers. On y trouve aujourd'hui traductrice, costumière, monteur vidéo, compositeur de musique, graphiste et illustratrice, siège d’une compagnie de cirque "L’art d’en faire" et d'une compagnie de danse "Solsikke", et une savonnerie.
Inspirés par l’Usine vivante, le collective crée en 2018 une association chargée de faire vivre le lieu a finalement été créée, employant aujourd'hui trois personnes. Elle tire ses revenus de subventions et des loyers payés pour les appartements et les ateliers. Son rôle : accueillir le public, proposer des représentations de théâtre, des résidences d’artiste, un café associatif... L'association s'organise en 29 pôles d’activités thématiques – jardin, communication, compta etc. Chaque pôle est autogéré et réfère à la collégiale. La collégiale est l'organe décisionnaire de l'association, elle est composée de 8 personnes et prend toutes ses décisions au consensus.
"Nous avons mis du temps à nous faire connaître et adopter par le village, raconte Gabrielle, aussi employée de l'association et productrice de savon. Tout a changé quand nous avons ouvert nos portes pour accueillir des gens." En 2019, les portes ouvertes accueillent 300 personnes !
Pour sortir de l'indivision mise en place au moment de l'achat, le collectif se fait accompagner Villages Vivant pour trouver une structure juridique permettant que la propriété soit accessible aux nouveaux entrant et sortants.
La vie en collectif s'apprend jour après jour au Vesseaux Mère. « Le plus important dans cette aventure pour moi, c’est ce lien humain, raconte Gabrielle. Et si le groupe peut être aussi génial que difficile à vivre, il est toujours un formidable grandir. Et après avoir vécu dans le Vesseaux Mère, je me suis installée en-dehors, dans Vesseaux. Ça me permet de couper et d’être seule si besoin, c’est mon côté sauvage !"
Encore en cours de rénovation et mise aux normes, le Vesseaux Mère entend s'ouvrir au public en 2021. Et les projets ne manquent pas : café culturel associatif, pôle numérique, salles d’activités pluri-disciplinaires, chambres pour accueillir des personnes en résidence de création…
La Voix des Oasis : 35 podcasts pour entendre les oasis de l’intérieur
Depuis des années, des centaines de lieux développent des solutions efficaces pour habiter joyeusement cette planète tout en préservant les écosystèmes. En ville ou à la campagne, tous ont en commun de remettre le collectif, l’autonomie, la sobriété et la solidarité territoriale au centre de leurs vies. En partenariat avec Kaizen Magazine, Colibris et la Coopérative Oasis, Alexandre Sattler est allée à leur rencontre pour les interroger.
Vivre en oasis ne signifie pas systématiquement vivre isolé et à la bougie ! Chaque écolieu ressemble au collectif qui lui donne vie. Il existe autant d’architectures humaines et habitées que de lieux ! Comment s’organise l’écovillage ? Comment est réparti le travail commun ? Comment prend-on les décisions ? Qu’en est-il des questions financières : achat de terrain, des maisons, des matériaux, des outils… ? Autant de questions auxquelles chaque lieu répond à sa façon.
La parole est donc donnée à tous ceux qui ont fait le choix du collectif et de la sobriété. Cette série de 35 podcasts tente de dessiner un aperçu de la diversité des expériences, de leurs réussites et de leurs difficultés. Et peut-être, de donner à certains l’envie de se lancer…
Commentaires
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Financement
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Bonjour
Comment financez vous ces projets immobiliers ?
Quelles sont les banques qui sont en l’écoute de ces façons nouvelles de vivre ensemble ?
Merci
Bonjour,
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habiter a vaisseaux
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bonjour , je serais intéresse par ce qui se passe sur la commune de Vesseaux, est il possible de s'y installer en qualité de retraité voir de bénévole au sein de l 'association merci virginie CHABAUD
Re
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