Chronique Le Jardin sans pétrole #1
En ce doux automne, les châtaignes boguent et la vannerie est bucolique
Jardiner dans la grande ville ? Difficile. Alors, Christine s’échappe toutes les fins de semaine, pour maraîcher et observer la nature. Médiatrice, écrivaine et journaliste, Christine écrit et expérimente autour des plantes, des jardins et de l’écologie, à Reporterre, où elle tient la chronique hebdomadaire du "Jardin sans pétrole" depuis cinq ans, mais aussi pour les éditions Belin, avec "L’herbier Vilmorin" (2015)
Dernières chaleurs ? Le mois d’octobre a été si doux. L’occasion de paresser, de ranger les outils pour l’hiver, et de se promener dans les bois à la découverte des châtaignes et des plantes utiles à la vannerie.
Étrange chaleur d’octobre... Nous en profitons sans arrière-pensée, allongés dans l’herbe à écouter les feuilles se caresser dans le vent. La terre est sèche, le soleil tiède.
Pas de gros chantier aujourd’hui, si ce n’est le nettoyage des outils qui ne serviront plus jusqu’au printemps. Cela consiste à ôter la terre avec un chiffon puis à gorger le bois des manches d’un mélange d’huile de lin et d’essence de térébenthine pour le protéger des insectes et de l’humidité.
Cette tâche terminée, nous partons nous promener dans le bois avec un sac et un sécateur. Nous remontons le coteau qui surplombe la vallée de la Juine par un chemin sableux et découvrons une nouvelle station de châtaigniers. Les bogues tombent autour de nous et explosent sol libérant les fruits, de grosses graines délicieuses et très nourrissantes. Le châtaigner est originaire d’Asie Mineure. Il serait arrivé en France via la Grèce et l’Italie dès le premier siècle après J.-C, prospérant sur les sols acides, abrités des froids intenses. Avant de jeter son dévolu sur la pomme de terre, Augustin Parmentier, précurseur de la chimie alimentaire, fut l’auteur du premier traité sur la châtaigne, publié en 1780.
Cette promenade dans les bois est aussi l’occasion de faire un petit repérage des arbres et des lianes que l’on peut utiliser pour faire de la vannerie sauvage. L’année dernière, nous avons testé la souplesse des ronces, du lierre et de la clématite, mais bien d’autres plantes se prêtent à la vannerie sauvage. Dans son livre publié aux éditions Terre vivante, Patricia Brangeon présente le B-a-ba de cette Vannerie bucolique. On y trouve les plantes les plus adaptées et la période à laquelle on peut les récolter, les outils de base pour travailler les tiges, des explications pour réaliser des nœuds et des attaches ainsi que différents modèles pour ne pas démarrer à l’aveugle. La plupart des plantes à vanner doivent s’utiliser dans les jours qui suivent la cueillette alors nous attendrons d’avoir quelques jours de vacances pour se lancer.
Le soleil s’éteint doucement mais la température reste douce. Nous repartons avec des châtaignes, la dernière poignée de haricots verts de la saison, quatre courgettes, de l’oseille et de l’oxygène plein les poumons.
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