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C’est arrivé sur Terre en Mai 2020


Chaque jour, elles nous inspirent, nous attristent ou nous réconfortent. Parmi les milliers de nouvelles et productions de connaissances qui surgissent dans le monde, Colibris le Mag a effectue une veille afin de vous proposer cette sélection de news, souvent passées sous les radars des grands médias. Et vous pourrez compléter votre découverte en remontant à la source de chaque nouvelle. 

Et la grande gagnante de cette pandémie est… la Petite Reine ! Du moins en métropoles, où les vélos envahissent le pavé. Et si la baisse de la pollution atmosphérique, durant la période de confinement, se maintient – rêvons ! – ça sera le pieds de pédaler en ville en cette fin de printemps ! Les baleines se sortent aussi fort bien de cette pandémie. Beaucoup moins les populations précaires et les enfants privés d’école, surtout dans les pays du Sud...


 - ALERTES DU MOIS -


La Covid-19, une plaie pour le développement humain
20 mai 2020

Créé en 1990, l’indice de développement humain (IDH) mesure conjointement l’accès à l’éducation, à la santé et le niveau de vie. Il connaît un « déclin rapide et sans précédent » du fait de la crise du coronavirus, notent les experts du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), qui « revient à effacer tous les progrès réalisés ces six dernières années ». Deux exemples :

Sur les revenus : « En janvier 2020, le Fonds monétaire international estimait une augmentation de revenu par habitant dans 160 pays. Trois mois plus tard, à la mi-avril, le Fonds revoit ses prévisions : 170 pays connaîtront une baisse de revenu par habitant. » Conséquences, le revenu mondial par habitant devrait chuter de 4 % en 2020.

Sur l’éducation : à la mi-avril, 1,7 milliard de jeunes entre 5 et 17 ans n’avaient plus accès à l’école dans 147 pays, et les inégalités se creusent faute d’un accès équitable à Internet. Si 86 % des jeunes sont déscolarisés dans les pays pauvres, c’est le cas pour uniquement 20 % d’entre eux dans les pays riches.

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©Pixabay


MSC : la pêcherie durablement industrielle…  

4 mai 2020

On pensait le label MSC (pour Marine Stewardship Council) de pêcheries « durables », créé en 1997 par le WWF et le géant de l'agroalimentaire Unilever, fiable. Il n’en est rien. Les chercheurs de l’association écologique Bloom ont étudié 210 pêcheries certifiées par MSC entre 2000 et 2017 et analyser 500 rapports d’évaluations. Leurs résultats, publiés dans la revue Plos One, attestent que 83 % des pêcheries certifiées MSC correspondent en réalité aux grandes pêcheries industrielles, à des navires de plus de 12 mètres (et jusqu’à 144 mètres de long !) utilisant des engins de pêche à fort impact tels que les chaluts de fonds et les dragues. Une accusation réfutée par le MSC, peu convaincant.

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Pesticides agricoles en France : un triomphe !

12 mai 2020

Les ventes de pesticides devaient être divisées par deux en dix ans, selon le plan Ecophyto : elles ont augmenté de 22 % entre 2009 et 2018, selon une étude publiée par le Commissariat général au développement durable (rattaché au ministère de l’Ecologie). L'échec est patant ! Après une réelle inflexion, la vente d'insecticides a été multipliée par 3,5 entre 2009 et 2018. Quant aux fongicides (contre les champignons et bactéries), ils poursuivent leurs progressions (+ 41%), de même que pour les herbicides (+ 23 %). En 2018, sur les 85 900 tonnes de substances actives vendues en France, 22 % demeurent « particulièrement préoccupantes pour la santé humaine ». Quant au fameux glyphosate, qui sera banni de tous les champs en 2022, ses ventes ont augmenté de 22 % en dix ans.

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©Unsplash

Forêts tropicales : gare à l’effet boomerang !

22 mai 2020

Réputées constituer un réservoir de carbone, les forêts tropicales pourrait bien ne plus fixer une partie des émissions de CO2 si la moyenne des températures diurnes dépasse les 32°C. Telle est la conclusion d’une étude de l'Université de Leeds publiée dans la revue Science. Or, avec une augmentation globale des températures supérieure à 2°C, près des trois-quarts des forêts tropicales dépasseraient ce seuil fatidique et pourraient, à leur tour, devenir émettrices de CO2…

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Une bonne nouvelle !


La petite Reine va-t-elle transformer la mobilité urbaine ?
La progression de la pratique du vélo en France métropolitaine est forte depuis ces dernières années. A Paris, son usage a bondi de 52 % entre mai 2019 et mai 2020 - le confinement, sans transports en commun ou avec des risques, a accentué la tendance. Et les premières données du déconfinement attestent d'un maintien de l'engouement. Aiguillonnés par diverses associations, l’État et les collectivités enfourchent ces deux roues pour en faire un mode de déplacement du quotidien.
La preuve par 4 :

- + 10 à + 50 % de la pratique en ville ! (avril 2020). En 2018, 43 % des Français ne faisaient jamais de vélo 2012, contre 52 % six ans avant. Entre 2010 et 2019, son usage a bondi de 30 % à Paris, de 10 % à Lyon, de 50 % à Bordeaux, mais aussi dans des villes moyennes comme La Rochelle, où il représente 8 % de la part modale. Au niveau national, le budget d'investissement des collectivités sur les politiques cyclables a augmenté de 40 % en dix ans, pour atteindre 468 millions d’euros (M€). Les villes les plus généreuses : Grenoble, Strasbourg, Paris, Bordeaux et Nantes. C’est le trajet domicile-travail qui concentre la majorité de ces usages. Le vélo à assistance électrique (VAE) a fortement contribué à ces bons résultats, en doublant notamment son marché en 2017. Il reste qu’hors des villes, la pratique du vélo régresse partout, faute souvent d’investissements pour en sécuriser l’usage… Voilà les enseignements principaux qui ressortent d’une étude sur les différentes utilisations du vélo en France, commandée par l'Ademe (Agence de la transition écologique), la Fédération française de cyclisme et différents organismes ministériels. État des lieux du secteur du vélo en France en 2020 (en illustrations). En savoir +

2 - 60 millions d'euros pour favoriser sa pratique (28 mai 2020). Déployé en partenariat avec la Fédération des usagers de la bicyclette (FUB), ce plan gouvernemental est passé de 20 à 60 M€… Il comprend notamment un « coup de pouce réparation vélo » avec une prise en charge exceptionnelle allant jusqu'à 50 € d'un montant hors taxe pour la remise en état d'une byciclette au sein d'un réseau de réparateurs référencés prochainement (déjà plus de 60 000 personnes ont utilisé cette aide). Il prévoit aussi de prendre en charge jusqu'à 60 % de l'installation des places de stationnement temporaires en villes, des pistes cyclables temporaires et sécurisées, et des formations gratuites de 1 à 2 heures qui seront proposées, en petit groupe, aux Français. Enfin, ce plan va accélérer la mise en place du « forfait mobilités durables », qui permet aux employeurs de prendre en charge, jusqu'à 400 €, les frais de déplacement de leurs salariés sur le trajet domicile-travail effectué à vélo. En savoir + (vidéo)

3 -  + 50 km de pistes cyclables à Paris (5 mai 2020). La capitale a mis le paquet pour le déconfinement ! Comme d’autres villes, ces nouvelles pistes réservent temporairement les voies de certains grands axes aux vélos. En savoir + (la carte des nouvelles pistes)

4 - Un guide des aménagements provisoires (5 mai 2020). On appelle ça de l’« urbanisme tactique » : des aménagements provisoires, que l'on peut pérenniser si la pratique les valide. Et le vélo en bénéficie. Le Cerema (Centre d'études et d'expertise sur les risques, l'environnement, la mobilité et l'aménagement) vient de publier un guide à l'attention des collectivités qui souhaitent tester de tels aménagements. Avec 7 leviers actionnables : réduire le nombre de voies affectées au trafic motorisé, élargir les pistes cyclables existantes, diminuer des emplacements de stationnement motorisé, modifier les plans de circulation, limiter la vitesse, autoriser les cyclistes dans les couloirs de bus et élargir le stationnement vélo. En savoir +
©Unsplash

Les 3 bonnes nouvelles atmosphériques du confinement : éphémères... ?

8,6 % - 19 mai 2020
C’est le pourcentage de chute des émissions de CO2 entre le 1er janvier et le 30 avril 2020 par rapport à 2019 sous l'effet du confinement mondial et du ralentissement de l'économie, d'après une étude publiée dans la revue Nature climate change. Soit - 1 milliard de tonnes de CO2 en 4 mois. L'essentiel de la décrue provient des plus gros pollueurs mondiaux : la Chine avec 242 millions de tonnes en moins (- 7,8 %), les États-Unis avec 207 millions de tonnes évitées, (- 12 %), et l'Union européenne avec 123 millions de tonnes en moins (- 10 %). Près de 40 % de la baisse provient du secteur des transports (hors aviation), 29 % de l'industrie. Il est intéressant de rappeler que pour contenir le réchauffement sous la barre des 1,5°C par rapport à l'ère préindustrielle, il faudrait que les émissions baissent de 7,6 % par an pour la décennie actuelle, selon un rapport de l'ONU de novembre dernier.
En savoir + (en anglais)

30 % - 15 mai 2020
C’est la baisse de la concentration en particules ultrafines (inférieures à 100 nm) dans l’air de Paris pendant le confinement, selon les mesures d’Airparif. Cette baisse est encore plus importante sur la gamme des particules ultrafines les plus petites, à savoir inférieure à 20 nanomètres (- 50 %). Ces particules sont émises en ville par le trafic routier et aérien.
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11 000 - 30 avril 2020
C’est le nombre de décès évités en Europe en un mois suite à la baisse de la pollution atmosphérique engendrée par le confinement, selon une étude du CREA (Centre for research on Energy and Clean Air). D’après des mesures de 3 000 stations européennes, les concentrations en dioxyde d’azote auraient baissé de 40 % en moyenne en Europe, et de 10 % pour les particules fines. Cela aurait conduit à éviter le décès de plus de 2 000 personnes en Allemagne, et de plus de 1 200 personnes en France, selon le CREA.
En savoir +

La chute des émissions constatée depuis le début de l'année, exprimés en millions de tonnes de CO2 émis chaque jour dans le monde.

Urgence climatique aux Pays-Bas 

6 mai 2020

Leur bataille judiciaire aura duré sept ans. Mais, via la Cour suprême des Pays-Bas, l'ONG Urgenda a obligé le gouvernement néerlandais à adopter une politique exemplaire de réduction des émissions de CO2. Celui-ci vient d’annoncer un plan à 3 milliards d'euros, dont l'objectif est de réduire les émissions annuelles de gaz à effets de serre (GES) de  25 % par rapport à leur niveau de 1990 d’ici… la fin de l'année 2020 ! Pour y parvenir, le gouvernement a pris une série de mesures soufflées par Urgenda : limitation de la vitesse de 130 à 100km/h sur l'autoroute ; réduction de la taille des troupeaux (très émetteurs de méthane, puissant GES) ; réduction de 75% de la capacité des trois centrales à charbon du pays ; investissements massifs dans la rénovation thermique des logements, développement des panneaux solaires sur les toits, etc. Réussiront-ils cet exploit en un an ? On le leur souhaite. Et que ces actions sur le climat deviennent aussi virales en Europe que la Covid-19 !

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Les baleines peuvent lui dire merci…

17 mai 2020

Cette année, les baleiniers islandais resteront à quai. Ils avaient tué environ 150 cétacés en 2018. Moins toutefois que le Japon, la Norvège ou la Russie. Les entreprises islandaises estiment que les obligations de distanciation sociale et de sécurité, liées au coronavirus, ne permettront pas de mener à bien leurs opérations de pêche cet été. Disons aussi que l’industrie de la pêche aux cétacés est de moins en moins rentable, du fait d’une baisse continue de la consommation de viande de baleine. Et ça c’est une raison d’espérer plus durable !

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Vade retro carbo !

18 mai 2020

42 congrégations religieuses s’engagent à exclure les énergies fossiles de leur portefeuille d'investissements. Ces organisations, représentant des centaines d'églises et gérant des milliards d'euros d'actifs (notamment des fonds de pension pour le compte de leurs employés), lancent également un appel aux gouvernements pour faire de la transition climatique le pilier de la relance économique de l'après-coronavirus. Alléluia !

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©Pexel


Ils nous inspirent


Un revenu minimum en Europe pour contrer les effets de la Covid-19

Ana Mendes Godinho, Pablo Iglesias et Nunzia Catalfo - 8 mai 2020

« Nous devons veiller à ce que toutes les personnes se voient garantir la satisfaction de leurs besoins fondamentaux. Nous avons donc besoin d’un système commun de revenu minimum pour lutter contre la pauvreté et l’exclusion sociale dans une perspective ambitieuse et intégrée. » Par cet appel commun, les ministres des affaires sociales portugais, espagnol et italien ont plaidé pour la création d’un système européen de revenu minimum. Celui-ci pourrait être à la fois ambitieux et ajustable : un cadre juridiquement contraignant permettrait à tous les États membres d’établir un revenu minimum adéquat et adapté au niveau de vie de chaque pays. Cet appel fait écho à d’autres : en Allemagne, une pétition demandant un dispositif universel a recueilli plus de 460 000 signatures et a été envoyée au Bundestag ; au Royaume-Uni, 170 parlementaires ont appelé à mettre en place une « aide inconditionnelle pour tous » pendant la durée de la crise. Et le dimanche de Pâques, le pape François s’est prononcé en faveur d’un salaire de base universel pour « honorer le travail essentiel et noble » des travailleurs modestes. En savoir + 


Sauver l’océan par l’image…

Iris Domain et Emma Fourreau - Avril 2020

Ces deux jeunes bretonne de 20 et 24 ans se sont rencontrées au sein du média indépendant Le vent se lève. En décembre dernier, elles ont lancé Sang Océan, un projet basé sur une série de reportages photos et courts reportages vidéo sur l’océan, sa vie et ses malheurs. « La crise écologique s’est installée dans le débat public et dans les consciences. Mais les problématiques liées à l’océan demeurent un angle mort, alors qu’il fournit plus de 50 % de l’oxygène que nous respirons, capte du CO2 et régule le climat. » Or, selon la revue Nature « il est possible de sauver les océans en 30 ans. C’est porteur d’espoir mais leur régénération ne se fera pas seule ! », souligne Iris Domain, spécialiste des réseaux sociaux et qui a fait un stage à Colibris avant de travailler pour Sea Shepherd. Ainsi, sur leur compte Instagram Sang Océan, on peut découvrir leur réquisitoire contre le shark finning (en français : « pêche aux ailerons » consistant à capturer des requins pour leur couper les ailerons et la nageoire caudale), les masques jetables, l’acifigication des océans ou des entretiens avec les présidentes des associations de défense des droits des animaux "One Voice" ou des cétacés "C’est assez !"  En savoir + (les vidéos de Sang Océan)

©OuestFrance

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